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Le Chiendent
2 octobre 2010

La Marche bleue «Cela n’a rien d’une marche!»

La Marche bleue

«Cela n’a rien d’une marche!»

Selon des linguistes, il faudrait parler de manifestation

 

Serge-Jean Charles

QUÉBEC — Dans un communiqué publié hier, signé par plusieurs linguistes, réviseurs et traducteurs, il est mentionné que le mot «marche» n’est pas utilisé adéquatement pour nommer la manifestation qui se tiendra aujourd’hui, en appui à la construction d’un amphithéâtre ou au retour des Nordiques ou à la présentation des Olympiques dans la capitale — rien n’est moins clair.

Selon eux, la Marche bleue n’a rien d’une marche. Ce serait plutôt un rassemblement, une manifestation pacifique. Le communiqué précise que «lorsque l’on parle d’un marche, il faut à tout le moins un point de départ et un lieu d’arrivée. Dans le cas qui nous occupe, c’est une invitation au surplace».

stastny

En effet, les gens sont conviés sur les plaines d’Abraham en début d’après-midi afin de manifester leur soutien à ces projets de la Ville de Québec; jamais il n’a été question de parcourir une rue, une route ou quel que sentier que ce soit.

Interrogé à savoir s’il compte changer le nom de l’événement dans les plus brefs délais, l’organisateur de la Marche bleue, Mario Roy, a été catégorique : «Il est beaucoup trop tard!» Le maire Régis Labeaume, quant à lui, voit mal inviter les gens à une «manifestation» à la place d’une «marche», compte tenu de la connotation négative du mot. «On n’en veut pas de manif icitte», a-t-il résumé. «Les gens auront qu’à se promener sur les Plaines, that’s it, that’s all… Pis le monde, y vont ben devoir marcher pour venir!»

Guy Bertrand, linguiste à Radio-Canada, n’est pas du même avis. «Cela n’a rien d’une marche! [...] Si j’organisais une course et que j’appelais cela une danse, plusieurs danseurs seraient clairement déçus.»

Peter, Anton et Marian Stastny, qui seront présents en tant que vedettes sportives à ladite marche, ont signifié leur déception. «Je venais d’acheter des nouvelles bottes», de dire Peter. «Moi, un bâton [de marche]», d’ajouter Anton. «Si c’est ça, on s’en retourne chez nous!» se sont-ils exclamés.

Mis au courant de la menace des célèbres frères, Mario Roy a finalement concédé, avant de raccrocher au nez du journaliste du Chiendent, qu’il sera en mesure de rembourser le coût de ces équipements de pointe en puisant à même l’aide financière de 9 000 $ de la Ville de Québec pour sa marche — qui n’en est pas une.

 

 

 

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